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Dans les usines de vélos c'est le sprint pour trouver les pièces !

Les vélos sont de plus en plus présents sur les routes, et ils sont surtout de plus en plus nombreux à circuler en ville. Malgré cette forte demande en France, certaines grandes villes sont confrontées à un véritable problème de pénurie de deux-roues.

Après plusieurs décennies de délocalisation, la France est-elle en mesure de se positionner sur la fabrication des vélos ?

On constate une production made in France en constantes progressions. La France se place dans le peloton de tête des pays les plus importants en termes de consommation de vélo. D’après l’observatoire de l’UNION Sport & Cycle : « 800 000 vélos produits en France en 2021 contre 660 000 en 2020, l’effet de ces investissements se fait déjà ressentir. La tendance envisagée jusqu’à horizon 2030 ne fait que confirmer ce constat : selon les premières prévisions, la production en France en 2022 pourrait atteindre 976 000 vélos dont plus de 50% à assistance électrique ».

Cependant, dans les usines on constate des problèmes de pénurie de pièce et des difficultés d’approvisionnements. Dans cet article, nous verrons les raisons de ces perturbations ainsi que les solutions qui existent pour y remédier à court et long terme.

Les raisons de la pénurie de vélos

Une des grandes raisons de la pénurie de vélo est due à notre forte dépendance au continent Asiatique au sujet de l’approvisionnement des matières premières et de certaines pièces. En 2020, 2,685 millions de vélos ont été vendus en France, et 660 000 vélos produits ou assemblés dans le pays. Seulement 3 vélos sur 20 sont made in France !

Afin de mieux comprendre ce phénomène de pénurie, il faut remonter la chaîne de production. Les vélos sont bien souvent assemblés en Europe, mais les pièces restent majoritairement produites en Asie. Chaque fabricant est dépendant de cette région du monde. Les composants les plus concernés sont les cadres, les freins, les pneumatiques, les moteurs ou les dérailleurs, pour ce dernier, le marché mondial est contrôlé par deux entreprises (Shimano et Sram). Le continent asiatique pèse plus de 90% dans l’origine de ces différents composants : héritage d’une période de délocalisation des entreprises afin d’amoindrir les coûts de fabrication.

(Ce graphique représente l'origine des composants des vélos vendus en France. Crédit : USC)

La situation n’a pas été simplifiée avec un marché total de plus de 3,4 milliards d’euros, les ventes de vélos ont rencontré une croissance de +4% en volume et de +15% en valeur par rapport à 2020 (source : observatoire Union Sport & Cycle), notamment en cause l’explosion des ventes des vélos à assistance électrique (VAE) qui ont été vendus au sein de l'Union européenne.

Le vélo haut de gamme a pris une part de marché importante, le vélo devient innovant et électronique. On observe de nouvelle technologie avec des ordinateurs de bord ou des systèmes de transmission de vitesse par technologie Bluetooth. Les sociétés misent sur le VAE et créé des lignes de production spécifique. C’est une bonne nouvelle pour nos industries françaises qui récupèrent un savoir-faire complexe et technique.

Les problèmes d’approvisionnement et la relocalisation

Les problèmes d’approvisionnement sur le marché du vélo font suite à l'année 2020 et à l'explosion des ventes de vélos classiques et de vélos à assistance électrique. Les différents confinements et l’opportunité pour les usagers en termes de mobilité que représentaient les deux-roues ont joué un rôle décisif. Dans cette continuité, l’année 2021, s’illustre par des rayons des magasins dévalisés. La cause majeure, les ruptures de stock, notamment au niveau des pièces détachées, portant à 6 voire parfois jusqu’à 15 mois les délais de réception d’un nouveau deux-roues.

(Représentation de la filière du vélo en France. Crédit : USC)

Un vélo comprend en moyenne 400 pièces à assembler, pour un monteur cela demande savoir-faire et techniques. L’objectif pour les industriels est de réinternaliser les compétences sur la gestion des lignes de productions ainsi que du point de vue de la qualité.

Même s’il y a une volonté de relocalisations, la forte demande pour le vélo conduit à des tensions mondiales d’approvisionnement. Certaines pièces essentielles à l’assemblage ne sont pas produites en quantités suffisantes, la fin de la pénurie n’est pas annoncée avant 2023. Il faut donc anticiper au maximum pour organiser sa production et ses flux d'approvisionnements.

Les coûts ont explosé (+30% en moyenne sur les pièces détachées classiques), il est impossible d’avoir une réelle visibilité sur ce qui va être livré et sous quel délai. Il faut compter en plus de ces incertitudes la problématique du transport pour les assembleurs. Trouver un conteneur pour expédier sa marchandise est tout aussi difficile sans parler du coût du transport d’un conteneur qui a été multiplié par dix par rapport à une période standard.

Depuis la fin des premiers confinements, la demande a amplement dépassé l’offre, les usines asiatiques ne peuvent plus faire face. Elles se retrouvent souvent dans l’obligation de privilégier des commandes à volume en faveur des grandes sociétés provenant généralement des distributeurs américains. En Europe, les délais d’attente de réception de pièces détachés pour VAE ne font qu’augmenter. Les distributeurs ont du mal à approvisionner leurs boutiques ou magasins et les réparateurs ont du mal à trouver des pièces. Le retour à la normale demandera beaucoup de temps et un grand professionnalisme dans l’organisation.

Certains distributeurs français ont dû prendre des mesures pour compenser les pertes et les retards accumulés, soit par la fermeture de leurs magasins, soit en adaptant leur politique tarifaire et en augmenter le prix de leurs vélos. Dans ce schéma ce sont les usagers qui sont les derniers accidentés, ils n’ont d’autres choix que de patienter ou de se rabattre vers un autre modèle disponible.

Ces informations ouvrent une porte vers la relocalisation et au Made in Europe. En examinant la situation, on observe des opportunités sur le marché du vélo en Europe. En effet, 4 vélos à assistance électrique sur 5 sont vendus en Europe et ont également été fabriqués en Europe. Relocaliser ce secteur et ne plus dépendre des fournisseurs asiatiques voilà un challenge qui se veut impactant sur le long terme.

Le succès fulgurant des 2 roues entraîne une pénurie de pièces, l’ensemble des composants vélo et batterie sont concernés. Face à ces ruptures des solutions existent à plus court terme.

Reconditionnement ou occasion, une solution ?

Plusieurs pistes de réponses à cette pénurie se dessinent comme l’une d'entre elles qui serait de reconditionner les pièces ou bien de se positionner sur le marché du vélo d’occasion.

Les professionnels n’ont plus le choix que de s’organiser face à la pénurie des pièces détachées vélo. Toute la chaîne d’approvisionnement est sous tension. Comme nous l’avons vu, les délais de réception chez les fabricants de pièces détachées comme les freins, batteries ou cassettes se sont allongés au fil des mois, ce qui entraîne des retards d’assemblage et par retomber des délais dans son enseigne de vente de cycle favorite.

Une piste est de proposer des services de reconditionnement pour le client en fournissant une offre plus écoresponsable. L’intérêt est de pouvoir proposer aux cyclistes un moyen d’allonger la durée de vie notamment de leur VAE que par l’achat d’un vélo électrique neuf.

Le reconditionnement et recyclage des batteries de vélo électrique permettent aux utilisateurs de VAE de conserver leur vélo plus longtemps. Un particulier qui dispose d'un vélo à assistance électrique à une durée de vie moyenne de 10 ans mais une batterie reste seulement pleinement efficace environ 3 ans environ.

Une autre solution se positionner sur le marché d'occasion. En effet, le marché du cycle d’occasion a plusieurs atouts, c’est un moyen de disposer d’un deux-roues rapidement, de réduire la pollution de l'air et de se faire plaisir tout en profitant des économies liées à l’achat d’un vélo neuf. C’est aussi un geste écologique, on est ici dans une dynamique d’économie circulaire.

Les fabricants et les distributeurs ont l’opportunité aussi, à l’avenir, de proposer des services de recyclage et de réutilisation des batteries en fin de vie, comme le font déjà certaines entreprises du secteur du recyclage.

Conclusion

Pour donner suite aux fortes perturbations de la chaîne d’approvisionnement en 2021, la filière du cycle s'adapte. En dépit de la crise sanitaire et de sa mutation en crise économique, le marché du cycle a encore de beaux jours devant lui. Il poursuit sa croissance et confirme la tendance de ces dernières années. Le vélo n’est plus seulement un effet de mode mais bien une révolution du transport individuel. La France se distingue comme l’un des marchés les plus porteurs en Europe dans les prochaines années.

Toujours moins cher que la voiture, le vélo devient une alternative écologique, en plus d’être économique. De plus en plus de cyclistes occasionnels ont été séduits par l’usage du vélo, s’équipant avec des cycles d’occasion ou en magasin. Le vélo est désormais partout, et nous n’avons pas fini d’être surpris.

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Auteur

  • Xavier FELTIN
    CEO & Co-fondateur de Komugi
    Entreprise
    Ressources

    89 chemin de la Ballastière
    74200 Thonon-Les-Bains
    France