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90 ans de la Micheline : 9 faits que vous ignorez surement


 

Dans les années 1930, André Michelin, co-fondateur avec son frère de l’entreprise Michelin & Cie, nourrit le rêve d’améliorer le confort des trains de voyageurs. À force d’expérimentations, il met au point un pneumatique creux spécial capable de rouler sur la surface réduite d’un rail, de franchir les aiguillages, et de résister à la charge de véhicules ferroviaires. L’invention du pneurail est à l’origine de la première Micheline, autorail léger et rapide développé par la société Michelin.

Si l’utilisation du terme “micheline” est rentré dans le langage courant, la vraie Micheline cache des secrets que vous ignorez sûrement.

1. 50 nuances de "Micheline"

Il existe plus de 50 types de Micheline. Si les 4 premiers prototypes ne sortirent pas des hangars de la société Michelin, le 5e est présenté en grande pompe aux compagnies ferroviaires en 1931. Parcourant la distance entre Deauville et Paris Saint-Lazare à la vitesse moyenne de 107 km/h avec des pointes à 130 km/h, sa vitesse élevée assura une large publicité au procédé.

En 1932, la “Micheline 24 places” baptisée “type 11” est mise en place sur les lignes de chemin de fer, suivie en 1936 par la type 16 avec 36 places assises.

Les autorails continuent d’évoluer et d’accueillir de plus en plus de passagers. Des michelines, adaptées pour la voie étroite (Types 51 et 52), seront mises en service également dans des réseaux coloniaux en Afrique, en Indochine et à Madagascar.

2. Un croisement entre une voiture et un avion

Par rapport aux roues à bande de roulement d'acier, le pneurail offre une adhérence et un confort accrus mais au prix d'une charge à l'essieu limitée. Pour pallier à cette restriction, la Micheline se voit dotée d’un nombre important de roues, et emprunte des techniques de l’aviation pour s’alléger. Le type 5 est notamment construit en Duralumin, un alliage d’aluminium extrêmement léger mais très résistant, pour un poids total à vide de 4,2 tonnes.

3. Une adhérence accrue

Gonflés à 5 kg/cm2, les premiers pneus pouvaient supporter une charge de 700 kilos par roue. L’adhérence constatée avec ce type de pneumatique était trois fois supérieure à celle du contact entre une roue classique et le rail. Pour garantir cette adhérence, un dispositif avertisseur de détection de baisse de pression attirait l’attention du conducteur sur son tableau de bord. En cas de dégonflement complet du pneu, un dispositif de sécurité empêchait la roue de s’affaisser de plus de 8 mm.

(image extrait de https://retronews.fr - revue science et monde 30 juillet 1931)

4. Des performances impressionnantes 

La Micheline impressionne par ses performantes techniques largement supérieures à celles d’un train à vapeur :

  • freinage : arrêt en moins de 100 mètres lorsque la Micheline était lancée à 80 km/h contre près de 10 fois plus pour un train ordinaire
  • accélération : la vitesse de 60 km/h était atteinte en 350 mètres et la vitesse de 80 en 600 mètres contre 1500 mètres pour à un train à vapeur
  • maniabilité : de part leur stabilité et leur poids léger, les michelines pouvaient rouler à des vitesses importantes sur des voies dont l’état obligeait les autres trains à ralentir. Ainsi, sur la ligne de Saint Florent à Issoudun où la vitesse était limitée à 60 km/h, les michelines roulaient à 100 voire à 120 km/h sur certains tronçons.

5. Une carrière écourtée

Malgré leurs performances, ces autorails eurent une carrière très courte. En France, les types 5 furent retirés de la circulation dès le début des hostilités en 1939, et convertis après la guerre en remorques. Des michelines plus capacitaires et aux formes plus ferroviaires ont rapidement pris la suite de ces autocars sur rails. Les types 23 continuèrent à circuler en France jusqu'en 1952.

6. LE SENS DE CONDUITE, un problème insoluble ?

Les autorails de type 11 présentent un inconvénient majeur : un sens unique de conduite, qui nécessite le retournement du véhicule à chaque changement de sens. Pour palier à ce problème, ces autorails sont transformées pour la conduite en réversibilité. La cabine avant, ressemblant à celle d’un camion, est remplacée sur les michelines de types 16 par une cabine surélevée. Un inverseur est également ajouté pour permettre le passage des vitesses dans les deux sens de marche.

7. Une croissance exponentielle

En moins d’une décennie, les michelines ont bénéficié d’une croissance quasi exponentielle. Elles sont passées d’une dizaine de mètres pour le type 11 à plus de 45 mètres de long pour le type 33, une rame articulée de trois éléments sur quatre bogies. Celle-ci accueille 48 passagers de première classe et 60 de seconde. Un poste de conduite est implanté à chaque extrémité.

8. Il existe encore 2 michelines en circulation

Actuellement, il en reste deux exemplaires de type 51 à Madagascar, où un service de michelines touristiques est encore en exploitation. Un exemplaire de micheline type 22 à 56 places est exposé à la Cité du train de Mulhouse.

9. Des modèles à succès

Plusieurs michelines ont fait l'objet de reproduction à l’échelle HO (soit 1:87) pour les passionnés de modélisme ferroviaire :

  • la micheline type 5
  • la type 11 (24 places)
  • la type 16 (36 places)
  • la type 20 (56 places)
  • la type 21/22 (56 places également)
  • et la type 51 (adaptée aux voies étroites)

Auteur

  • Xavier FELTIN
    CEO & Co-fondateur de Komugi
    Entreprise
    Ressources

    89 chemin de la Ballastière
    74200 Thonon-Les-Bains
    France