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COMMENT FAIRE UNE RECHERCHE DES CAUSES D’UN ACCIDENT DU TRAVAIL ?

3 méthodes pour rechercher les causes d’un accident du travail

Pour limiter les accidents du travail au sein d’une entreprise, l’employeur doit veiller à identifier les risques professionnels présents au sein de son établissement. Même si l’employeur peut s’entourer des représentants du personnel et de professionnels dans la prévention et la sécurité au travail (ex. : médecine du travail), certains risques ne sont pas immédiatement identifiés. Dans certains cas, un accident du travail permet de mettre en évidence un ou plusieurs nouveaux risques professionnels. Mais pour cela, encore faut-il être capable d’en rechercher les réelles causes.

Plusieurs méthodes testées et approuvées depuis déjà de nombreuses années au sein des entreprises permettent d’effectuer efficacement ce travail de recherche. Les plus célèbres d’entre elles peuvent être utilisées simultanément à différentes étapes du processus de recherche des causes. Voici ces principales étapes de recherche…

Le diagramme d’Ishikawa pour lister les causes possibles

Avant de classer et de lister les principales causes ayant entraîné un accident du travail, une étape préalable consiste à lister toutes les causes possibles. Ce travail de recherche peut être long et peu structuré sans appliquer une méthode de recherche.

Le diagramme d’Ishikawa représente l’une des méthodes de recherche les plus efficaces pour trouver et lister les causes d’un fait.

Ce diagramme est également connu sous l’appellation de diagramme causes/effets ou de diagramme en arrêtes de poisson.

Cette méthode consiste à :

  1. identifier le fait (l’accident du travail) de manière objective (ex. : un salarié a fait une chute durant ses heures de travail et s’est cassé une jambe) ;
  2. faire un inventaire des possibles causes, en faisant par exemple un brainstorming avec toutes les personnes ayant des éléments d’information à ce sujet (ex. : le sol était glissant, il n’y avait pas de barrières de sécurité sur la plateforme où se tenait le salarié avant l’accident…) ;
  3. classer les causes recensées par famille, en utilisant par exemple la méthode de classement des 5 M pour main-d’œuvre, milieu, matériel, méthode et matière ;
  4. hiérarchiser chaque famille de causes selon son lien avec l’accident ;
  5. réaliser votre diagramme en arrêtes de poisson pour avoir un visuel plus parlant de ces causes.

Pour réaliser le diagramme, commencez par tracer une ligne droite représentant la colonne vertébrale de votre graphisme. Puis inscrivez la nature de l’accident à la fin de cette ligne droite, censé représenter la queue du poisson. Ensuite, vous pouvez dessiner des arrêtes principales représentant chaque grande famille de causes, puis des arrêtes secondaires pour inscrire toutes les causes recensées et triées par leur nature.

La méthode des 5 « pourquoi » afin de connaître les causes racines

Au moment de rechercher les causes d’un accident, beaucoup pensent à faire un brainstorming en reprenant les témoignages de chaque personne témoin. Cependant, cette méthode semble insuffisante pour renforcer efficacement la sécurité au sein de l’entreprise suite à un accident et ceci pour une bonne raison : ce raisonnement n’est pas assez poussé pour connaître les causes racines.

Le saviez-vous ? Concernant la sécurité en entreprise, une cause racine est une cause à partir de laquelle s’est produite une réaction en chaîne pouvant finalement aboutir à un accident de travail. Il peut y avoir plusieurs causes racines pour un même accident.

Afin de rechercher les causes racines, vous pouvez utiliser une méthode certes simple, mais efficace : les 5 « pourquoi ». À chaque fois que vous êtes face à un fait, posez-vous la question pourquoi. Au bout du 5e « pourquoi », les statistiques montrent que l’on arrive à connaître la cause racine. Au-delà de ces 5 « pourquoi », le risque est de tomber dans des détails trop éloignés de la causalité de l’accident.

Par exemple : un salarié tombe d’une plateforme. Pourquoi ? Parce que le sol était glissant. Pourquoi ? Parce qu’il y avait de l’huile sur le sol. Pourquoi ? Parce qu’une machine de production au-dessus de la plateforme peut libérer un excès d’huile. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de réservoir de récupération de l’huile. Pourquoi ? Parce que la maintenance de la machine n’est pas régulièrement effectuée.

Voilà un exemple simpliste, mais qui vous permet de mieux comprendre ce raisonnement.

L’arbre des causes pour une vision d’ensemble des causes de l’accident

Comme son nom l’indique, l’arbre des causes représente un graphisme avec un tronc (dans notre cas l’accident du travail) et plusieurs branches (les causes ayant concouru à l’accident).

Certains pourraient se demander : pourquoi un arbre ? Y a-t-il forcément plusieurs causes possibles ? Bien souvent, face aux témoignages des personnes ayant assistées à l’accident et aux faits purement techniques constatés, plusieurs concours de circonstances sont à l’origine de l’accident. Pour ensuite faire appliquer des mesures de prévention efficaces, aucune cause — aussi secondaire qu’elle puisse être — ne doit être mise de côté.

Les principales étapes pour construire cet arbre sont :

  1. créer un groupe de travail présentant des profils différents et pouvant apporter des éléments d’information importants en lien avec l’accident (ex. : des témoins, le responsable de la sécurité, des techniciens en charge de la maintenance d’une machine mise en cause…) ;
  2. détailler l’accident, en recueillant le témoignage de la victime et des témoins, mais également de toute autre personne pouvant apporter un élément d’information indirectement en liant avec l’accident (ex. : un salarié ayant constaté une défaillance technique dans le local où s’est produit l’accident quelques heures plus tard) ;
  3. classer les causes selon leur nature et leur famille en mettant en forme l’arbre des causes.

Concernant la construction de l’arbre à proprement parler, vous n’êtes pas obligé de respecter un ordre de construction de bas en haut, avec la mention de l’accident en bas de page faisant office de tronc.

Vous pouvez également inscrire le fait (l’accident) à droite ou à gauche de la page pour ensuite créer des ramifications de l’autre côté afin d’y présenter les causes. Dans la présentation des causes, vous pouvez y inscrire les causes directes, mais également les causes indirectes ou racines plus éloignées du tronc.

Ce travail de recherche et de présentation des causes permet ainsi à tout employeur et aux représentants du personnel d’identifier rapidement les points faibles en matière de sécurité. L’objectif premier est d’éviter un accident du travail similaire pouvant entraîner la responsabilité juridique de l’employeur.

 

Auteur

  • Xavier FELTIN
    CEO & Co-fondateur de Komugi
    Entreprise
    Ressources

    89 chemin de la Ballastière
    74200 Thonon-Les-Bains
    France